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Letrain de la vie â Jean dâOrmesson Un poĂšme magnifique de Jean d'Ormesson, qui donne du sens Ă la vie, aux rencontres, au pardonUne invitation Ă vivre
Jevous propose de commencer la journĂ©e avec ce texte inspirant de Jean d'Ormesson ! « Ă la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage Au fur et Ă mesure que le temps passe,
Discoursde rĂ©ception de Jean d'Ormesson, le 6 juin 1974. Discours prononcĂ© Ă lâoccasion de lâinauguration de la plaque apposĂ©e sur la demeure d'Henry de Montherlant, le 21 avril 1975. RĂ©ponse au discours de rĂ©ception de Marguerite Yourcenar, le 22 janvier 1981. RĂ©ponse au discours de rĂ©ception de Michel Mohrt, le 27 fĂ©vrier 1986
Nouspartageons avec vous ce sublime poĂšme âle train de ma vieâ de Jean dâOrmesson que notre Ă©quipe de lâOptimisme, mĂ©taphore de
Site De Rencontre 100 Pour 100 Gratuit Et SĂ©rieux. La vie ne se mesure pas aux respirations que nous avons prises, mais aux moments qui nous ont coupĂ© le souffle. Ce sont des moments qui nous figent sur place. Qui nous laissent sans voix, complĂštement stupĂ©faits. Des instants que nous vivons intensĂ©ment et qui nous coupent la sont des petits riens qui changent notre vie, qui nous font fermer les yeux et nous sentir vivants. Des moments que vous avez forcĂ©ment connus et durant lesquels vous vous ĂȘtes pincĂ©s pour savoir si vous Ă©tiez vraiment en train de vivre un moment nâest pas un rĂȘve, vous y ĂȘtes arrivĂ©, et vos efforts en valaient la peine. Certains pensent que ces moments sont dus Ă la chance, dâautres les attribuent Ă la gardez Ă lâesprit que lâimportant est de vivre ces moments, car ils changent la direction du train de la vie. La vie est faite de petits momentsCâest grĂące Ă ces moments que vous pouvez Ă©valuer si le fait de vivre de maniĂšre sensĂ©e en vaut la peine ou si, au contraire, vous ĂȘtes en train de vous quai du train de votre vie nâa rien de plus Ă vous offrir. Ne vous laissez pas mourir, et montez dans votre wagon !DĂ©tendez-vous et faites des erreurs, nâessayez pas dâĂȘtre parfaits. Prenez les choses avec plus de lĂ©gĂšretĂ©. Prenez plus de risques, voyagez plus. Escaladez des montagnes, nagez dans des riviĂšres. Allez dans des endroits dans lesquels vous nâĂȘtes jamais allĂ©. Vivez davantage, et cessez de vous prĂ©occuper pour des petites choses. Nâalourdissez pas votre vie de mesures de sĂ©curitĂ©, et profitez-en pour vivre plus intensĂ©ment chaque jour de votre dans la vie, vivez plus intensĂ©ment et profitez des moments qui vous coupent le souffle. Le train de la vie âVivons dâune maniĂšre telle que, lorsque le moment de dĂ©barquer sera arrivĂ©, notre siĂšge vide donnera de bons souvenirs aux personnes qui continueront Ă voyager dans le train de la vie.âLa vie est comme un voyage en train. Avec ses stations et ses changements de voie, ses accidents, ses surprises agrĂ©ables, ses profondes tristesses, notre naissance, nous montons dans le train accompagnĂ©s de nos parents, et nous pensons quâils voyageront toujours Ă nos cĂŽtĂ©s. Mais il arrive un jour oĂč ils descendent Ă une station, nous laissant seuls pour continuer le voyage. Nous nous retrouvons alors sans leur compagnie, sans leur amour de nombreuses autres personnes, trĂšs importantes pour nous, vont monter dans le train de notre vie. Nos frĂšres, nos sĆurs, nos amis et, Ă un moment de notre existence, lâamour de notre prendront le train pour effectuer un court passage. Dâautres, durant leur voyage, passeront par des moments dâobscuritĂ© et de tristesse. Dâautres encore passeront leur trajet Ă venir en aide Ă ceux qui en ont le plus sont ceux qui laisseront un vide Ă©norme en descendant du train. Dâautres seront tellement passĂ©s inaperçus que lâon se rendra Ă peine compte quâils ont quittĂ© leur siĂšge.âLa vie est telle une piĂšce de théùtre, mais sans rĂ©pĂ©titions. Alors chantez, pleurez, dansez, riez et vivez avant que le rideau ne se ferme et que la piĂšce ne se termine sans applaudissements.â Charlie ChaplinIl est curieux de voir que certains passagers, des ĂȘtre chers, changent parfois de wagon, et se retrouvent loin de nous. Pendant une partie du trajet, nous sommes sĂ©parĂ©s dâeux, sans pouvoir entrer en contact avec eux. Mais, en rĂ©alitĂ©, rien ne nous empĂȘche de nous rapprocher dâeux, si nous faisons preuve de bonne volontĂ©. Si nous arrivons trop tard, rien de grave, il y aura sĂ»rement une autre personne dans ce wagon qui fera le voyage avec voyage continue, plein de dĂ©fis, de rĂȘves, de fantaisies, de joies, de tristesses, dâespoirs et de nouveaux dĂ©parts Il faut essayer de garder une bonne relation avec tous les passagers de notre train, en cherchant chez chacun dâeux, ce quâils ont Ă nos certains moments du trajet, ils rencontreront des difficultĂ©s, et nous aurons parfois du mal Ă les comprendre. Mais, nâoubliez pas que nous aussi nous titubons parfois, et nous avons toujours besoin de quelquâun pour nous grand mystĂšre du voyage, est que nous ne savons jamais Ă quelle station nous allons descendre. Nous ne savons pas non plus oĂč descendront nos compagnons de voyage, et qui viendra les remplacer sur le siĂšge Ă cĂŽtĂ© de nous, dĂ©sormais pensons parfois au moment oĂč nous allons devoir descendre du train. Nous ressentons de la nostalgie, de la peur, de lâ ne voulons pas quitter nos amis, et laisser nos enfants seuls. Mais il faut garder lâespoir que nous les reverrons, sur le quai dâune gare, avec une grande valise quâils nâavaient pas au moment de commencer leur qui doit nous rendre heureux, est de penser que nous avons collaborĂ© Ă tout cela, et que câest grĂące Ă nous que ce train arrivera Ă son de notre voyage en train quelque chose de beau, quelque chose qui en vaille la peine. Bon voyage !
Home»Editos»Jean dâOrmesson aimait la vie et le vin 2017-12-09 Nous tenons Ă rendre hommage Ă Jean dâOrmesson. Il est difficile dâĂȘtre triste tant son esprit lumineux et son regard rieur considĂ©raient la mort avec philosophie. Il portait avec Ă©lĂ©gance la culture française et les humanitĂ©s, dont il tirait profit pour bĂątir une rĂ©flexion politique sage, modĂ©rĂ©e, Ă©clairĂ©e. Il aimait la vie et le vin ! Rien nâest plus proche de lâabsolu quâun amour en train de naĂźtre. » Jean comte dâOrmesson, prince des lettres The Author Vladimir Kauffmann Vladimir Kauffmann est Ă©diteur et directeur de la rĂ©daction de la RVI AprĂšs des vendanges et des vinifications miraculeuses Ă PĂ©trus en 1995 et une carriĂšre en banque dâaffaires Ă Londres, Singapour, GenĂšve et Paris, il revient Ă ses premiers amours et reprend la RVI en 2010. PassionnĂ© de voyages et de toutes les rĂ©gions viticoles, Vladimir a un regard pĂ©tillant sur les vignobles français et Ă©trangers et sur la distribution et lâexport. Retrouvez la chronique internationale de Vladimir Kauffmann dans lâĂ©mission "In Vino" sur BFM Business et sur
Dans ce texte, Jean dâOrmesson prend lâimage dâun train pour parler de la vie et des grands Ă©vĂ©nements qui la rythment. A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage⊠Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme lâamour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. Dâautres seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau-revoirs et dâadieux. Le succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage⊠Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci dâĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec toi ! » Jean dâ Ormesson
DĂ©cĂ©dĂ© en dĂ©cembre 2017, Jean d'Ormesson repose dĂ©sormais dans un endroit qu'il affectionnait particuliĂšrement, comme le rĂ©vĂšle sa veuve dans les colonnes de Paris 5 dĂ©cembre prochain, cela fera dĂ©jĂ un an que Jean d'Ormesson est mort. Dans les colonnes de Paris Match, son Ă©pouse Françoise BĂ©ghin se confie Ă cĆur ouvert sur leur relation et les derniers instants de l'AcadĂ©micien. S'il a toujours vĂ©cu sa vie comme il l'entendait, Jean d'Ormesson a Ă©galement choisi l'endroit oĂč il allait reposer. Ensemble, ils en avaient parlĂ© il y a dĂ©jĂ quelques annĂ©es. "Je lui ai demandĂ© s'il Ă©tait d'accord pour que ces cendres soient dispersĂ©es Ă Venise, devant la Douane de mer", s'est souvenue sa faut dire que cet endroit avait une place particuliĂšre dans le cĆur de Jean d'Ormesson. "Nous y allions, au printemps, depuis toujours, a avouĂ© Ă Paris Match Françoise BĂ©ghin. Il m'a rĂ©pondu 'Comme tu voudras'. Alors, en janvier dernier, nous l'avons accompagnĂ© pour son dernier voyage, devant la Douane de mer". De son vivant, l'AcadĂ©micien vouait une admiration sans borne Ă l'Italie et plus particuliĂšrement Ă la CitĂ© des cet entretien Ă Paris Match, Françoise BĂ©ghin est Ă©galement revenue sur les derniers instants de son mari durant 55 ans. "L'avant-veille, Jean n'Ă©tait pas trĂšs en forme. Il n'est pas arrivĂ© Ă faire son Sudoku, raconte-t-elle Ă nos confrĂšres. HĂ©loĂŻse leur fille, NDLR est venue dĂ©jeuner. Elle Ă©tait plus inquiĂšte que moi". Quelques heures plus tard, "il a voulu aller dans la salle de bains, explique la veuve de Jean d'Ormesson. Il m'a demandĂ© de l'aider, je l'ai portĂ©. Il est tombĂ© dans mes bras. Un infarctus foudroyant."
EtĂ© 2012, sur sa terrasse de Saint-Florent, en Corse, avec Jean-Marie Rouart. © Kasia Wandycz 22/09/2013 Ă 0845, Mis Ă jour le 05/12/2017 Ă 0813 Le plus ouvert des patriarches de la littĂ©rature française Ă©tait aussi le plus secret. Pour son ami Jean-Marie Rouart, il avait tombĂ© le masque en 2013. Jean-Marie Rouart. Vous ĂȘtes un phĂ©nomĂšne atypique dans la sociĂ©tĂ© dâaujourdâhui, qui pourtant ne cesse de vous fĂȘter, alors que socialement, culturellement, politiquement vous incarnez lâĂ©lite de lâĂ©lite et semblez en rupture avec elle. Etes-vous une exception dans lâexception française ? Jean dâOrmesson. Je crois profondĂ©ment Ă lâĂ©galitĂ© entre les ĂȘtres humains. Jâai eu de la chance dans la vie. Quand jâĂ©tais jeune, le mot âĂ©liteâ me faisait rire et le seul mot de ârĂ©ussiteâ me paraissait louche. Il me semblait quâil y avait mieux Ă faire que de ârĂ©ussirâ. La rĂ©ussite mâa rattrapĂ©. Jây attache trĂšs peu dâimportance. Ce qui compte, pour moi, ce sont les livres. Cette sociĂ©tĂ© actuelle vous lâaimez, bien quâelle semble si diffĂ©rente de vous ? Jâai souvent enviĂ© le sort de ceux qui vivaient Ă AthĂšnes au temps de PĂ©riclĂšs. Mais le siĂšcle de PĂ©riclĂšs, entourĂ© de tant de gĂ©nies, est aussi lâĂ©poque de lâeffroyable guerre du PĂ©loponnĂšse. La sociĂ©tĂ© dâaujourdâhui manque sans doute de hauteur, de grandeur et de sens du prochain. En France, surtout, et en Europe, nous ne vivons pas une grande Ă©poque de lâHistoire. Je mâarrange de ce temps qui, comme par un miracle toujours renouvelĂ© et en dĂ©pit de ce que nous appelons le âprogrĂšsâ â et je suis de ceux qui y croient â, nâest pas meilleur que les autres. Mais pas pire non plus. Une sorte de moyenne et de mĂ©diocritĂ©. La suite aprĂšs cette publicitĂ© QuâapprĂ©ciez-vous le moins en elle ? Lâimposture, relayĂ©e le plus souvent par la mode et Ă©levĂ©e Ă la hauteur dâun sport national. Jâai souvent le sentiment quâen politique, en art, en littĂ©rature, dans la vie quotidienne, on veut nous faire prendre les vessies pour des lanternes. La suite aprĂšs cette publicitĂ© Etes-vous favorable au mariage pour tous ? Je suis pour lâextension aux homosexuels de la quasi-totalitĂ© des droits civiques, moraux, matĂ©riels, financiers quâils rĂ©clament Ă juste titre. Ma rĂ©serve Ă lâĂ©gard du âmariage pour tousâ â quelle formule ridicule ! â est purement grammaticale. Les mots ont un sens. Le terme âmariageâ a un sens prĂ©cis. Il aurait fallu, comme en Allemagne, trouver un autre nom. ConsidĂ©rez-vous quâil faille punir la Syrie ? Je crois quâil est inutile et quâil ne convient pas dâajouter encore au malheur des Syriens. Je suis horrifiĂ© par Bachar El-Assad et, en mĂȘme temps, sceptique sur les forces qui pourraient le remplacer elles me paraissent trĂšs proches de celles que nous avons combattues en Afghanistan et au Mali. La suite aprĂšs cette publicitĂ© La suite aprĂšs cette publicitĂ© Vous aimiez beaucoup Mitterrand, vous Ă©tiez trĂšs favorable Ă Sarkozy. Que pensez-vous de Hollande ? Hollande a pour lui une faible majoritĂ© Ă lâAssemblĂ©e nationale et au SĂ©nat. Et il a contre lui une forte majoritĂ© de Français, excĂ©dĂ©s par les impĂŽts, par les promesses non tenues, par lâinsĂ©curitĂ©, par le laxisme de la Place VendĂŽme et par lâincohĂ©rence et les perpĂ©tuels louvoiements du Ă©voquez votre famille dans votre dernier livre. Celui dont vous parlez le moins, câest votre pĂšre⊠Jâai beaucoup parlĂ© de mon pĂšre, rĂ©publicain, dĂ©mocrate, jansĂ©niste, dans mes livres prĂ©cĂ©dents. Nos relations Ă©taient tendres et confiantes. Mais mon pĂšre est mort persuadĂ© que jâĂ©tais un voyou. Ma conduite, lâidĂ©e que je me faisais des plaisirs de lâexistence et des moyens pour y parvenir et, surtout, un Ă©pisode de ma vie sentimentale lâont dĂ©sespĂ©rĂ©. Câest un remords dont jâai parlĂ© dans âQuâai-je donc faitâ. Avez-vous reçu des gifles ? Des fessĂ©es ? Les fessĂ©es mâĂ©taient donnĂ©es â dans les cas les plus graves, avec une brosse Ă cheveux â par ma gouvernante allemande que jâadorais et qui sâappelait Lala. Ni mon pĂšre ni ma mĂšre nâont jamais levĂ© un doigt contre moi. Une fois, pourtant, jâai reçu une gifle â assez douce â de mon pĂšre. Câest mon souvenir le plus ancien. Je dois avoir 6 ans. Je suis au balcon de la lĂ©gation de France Ă Munich lorsque je vois passer, sous des drapeaux rouges frappĂ©s dâune sorte de croix noire et bizarre sur un centre blanc, un cortĂšge de jeunes gens qui chantent â trĂšs bien â sous les applaudissements de la foule. Je me mets Ă applaudir moi-mĂȘme. Et mon pĂšre me flanque une claque. En avez-vous donnĂ© Ă votre fille, HĂ©loĂŻse ? Avez-vous Ă©tĂ© un bon pĂšre ? Ai-je Ă©tĂ© un bon pĂšre ? Jâai pour ma fille une tendre affection septembre et mĂȘme de lâadmiration. Mais je crains dâavoir Ă©tĂ© un pĂšre guettĂ© par le narcissisme et plus prĂ©occupĂ© de mes manuscrits que de ma fille, entiĂšrement Ă©levĂ©e par une mĂšre digne de tous les Ă©loges. Je nâai Ă©videmment jamais donnĂ© de fessĂ©e Ă ma fille. Dans votre livre, vous Ă©voquez le chĂąteau de Saint-Fargeau. Vous-mĂȘme, vous sentez-vous aristocrate ? La gĂ©nĂ©alogie, les quartiers de noblesse, ça vous intĂ©resse ? La rĂ©ponse aux deux questions est non. Cela dit, je suis fier de ma famille. Il sâagit simplement, dans les limites du possible, de ne pas en ĂȘtre trop image, votre lĂ©gende, câest le bonheur, un insolent bonheur. Pourtant, vous avez bien dĂ» connaĂźtre des moments douloureux. âIl est indigne des grandes Ăąmes de faire part des troubles quâelles Ă©prouvent.â Je ne suis pas une âgrande Ăąmeâ, mais je pense sur ce point comme Vauvenargues."LâidĂ©e de la mort ne mâoccupe pas tout entier. Je lâ attends avec une humble espĂ©rance" De Gaulle a connu plusieurs fois la tentation du suicide. Et vous ? Je fais profession dâaimer la vie. Merci pour les roses et merci pour les Ă©pines. Avez-vous eu le sentiment dâĂȘtre trahi ? Quand ? A quelle occasion ? Je nâai jamais eu le sentiment dâĂȘtre trahi par qui que ce soit. Ou alors, jâai oubliĂ©. Vous ĂȘtes-vous jamais senti coupable ? Je passe la moitiĂ© de mon temps Ă me sentir coupable. Et lâautre moitiĂ© Ă oublier que je le suis. Vous avez la rĂ©putation dâĂȘtre oecumĂ©nique et gentil. Vous est-il arrivĂ© dâĂȘtre cruel ? MĂȘme les gentils ont leurs cruautĂ©s. Ne jamais souffrir ou rarement, nâest-ce pas ĂȘtre armĂ© pour faire souffrir les autres ? Je dĂ©teste la souffrance. Pour les autres comme pour moi. Jâessaie de lutter â souvent sans succĂšs â contre lâĂ©goĂŻsme et le narcissisme frĂ©quents chez les Ă©crivains. Pensez-vous Ă la postĂ©ritĂ© ? Je vis au prĂ©sent. Demain est un autre jour. Je ne sais plus qui disait âPourquoi ferais-je quelque chose pour la postĂ©ritĂ© ? Elle nâa rien fait pour moi.â De temps en temps, je rĂȘve dâun jeune homme ou dâune jeune fille qui, trente ans aprĂšs ma mort, tomberait sur un de mes livres. Vous avez eu un ancĂȘtre rĂ©volutionnaire, Lepeletier de Saint- Fargeau, qui a votĂ© la mort de Louis XVI ; quelle est votre part rĂ©volutionnaire ? Il y a Ă©videmment des liens entre littĂ©rature et rĂ©volution. Tout livre digne de ce nom est, en un sens, une rĂ©bellion. Lepeletier a Ă©tĂ© au PanthĂ©on. Et vous, en 2250, souhaiteriez-vous y ĂȘtre ? En 2250, en dĂ©pit de la formule de Barbey dâAurevilly âPour le climat, je prĂ©fĂšre le ciel ; mais pour la compagnie, je prĂ©fĂšre lâenferâ, je souhaiterais ĂȘtre au paradis. Qui, selon vous, dans les Ă©crivains vivants, mĂ©rite dây entrer ? Il mâest impossible de parler des vivants le temps seul jugera. Mais je mâintĂ©resserai Ă ce temple le jour oĂč les cendres de PĂ©guy, catholique et socialiste, dreyfusard, mort pour la France et pour la RĂ©publique, Ă©crivain de gĂ©nie, y seront enfin dĂ©posĂ©es. Vous parlez beaucoup de Dieu. Vous sentez-vous plus catholique ou plus chrĂ©tien ? Je respecte et jâadmire la religion catholique. JâespĂšre mourir dans son sein, en croyant ravagĂ© par le doute. Mais je me sens dâabord chrĂ©tien. Vous avez Ă©crit que de tous les faux dieux, câest le soleil que vous auriez pu adorer. Il y a un peu de paĂŻen chez vous ? Jâaime le plaisir, le soleil, la lumiĂšre, la Toscane, les Pouilles, les Ăźles grecques, la cĂŽte turque et les corps â y compris le mien. Je crois aussi que la vie nâest pas seulement une fĂȘte et quâil y a au-dessus de nous quelque chose de sacrĂ©. Votre dernier livre a pourtant des accents testamentaires vivez-vous dans la conscience de la mort ? Je nâai pas ressenti mon livre comme un testament. LâidĂ©e de la mort inĂ©luctable est trĂšs loin de mâoccuper tout entier. Je lâattends sans impatience et avec une humble espĂ©rance. La vie est peut-ĂȘtre faite pour apprendre Ă mourir, mais il faut dâabord la vivre. Dans votre roman, vous crĂ©ez un beau personnage de femme, Marie. Câest aussi un livre qui vĂ©hicule beaucoup dâidĂ©es. Ce qui fait vivre les romans, ce sont les personnages Gargantua, Don Quichotte, Julien Sorel, Anna Karenine, le baron de Charlus, AurĂ©lien â et mĂȘme ArsĂšne Lupin. Mais le roman moderne est en train de sâessouffler et de chercher des voies nouvelles. Je ne suis pas un romancier classique. Je ne suis peut-ĂȘtre mĂȘme pas tout Ă fait un romancier. Jâessaie de garder lâĂ©lan, lâimpatience, lâattente fiĂ©vreuse du roman â qui manquaient tant dans le nouveau roman â et dâouvrir dâautres chemins. Vous donnez le sentiment de nâavoir jamais souffert, dâĂȘtre bĂ©ni des dieux. Pourtant, vous avez connu rĂ©cemment la maladie, la souffrance. Cela a-t-il changĂ© votre vision des choses ? Bernard Frank, qui avait beaucoup de talent, mâa dit un jour âTu ne seras jamais un grand Ă©crivain parce que tu nâas pas assez souffert.â Jâai connu la souffrance, ces six ou sept derniers mois. Je ne suis pas sĂ»r que la dose ait Ă©tĂ© suffisante pour me permettre dâaccĂ©der Ă la dignitĂ© redoutable de âgrand Ă©crivainâ ! Comment imaginez-vous la France dans cent ans ? Je ne lis pas dans le marc de cafĂ©. Toujours lâinattendu arrive. Une chose est sĂ»re il y aura dans lâavenir des catastrophes inouĂŻes â mais aussi, jâespĂšre, encore un peu de bonheur. Nous avons le choix, dans lâavenir, entre une nouvelle renaissance fondĂ©e sur une science balisĂ©e par lâĂ©thique et un retour Ă une sorte de Moyen Age en miettes, avec ses clans et sa brutalitĂ© et sans ses cathĂ©drales. Il nâest pas impossible que nous entrions dans un temps dâaffrontement et de violence. Mais le pire nâest pas toujours sĂ»r. Je souhaite, dans cent ans, une France rĂ©conciliĂ©e dans une Europe unie et puissante.
jean d ormesson le train de la vie