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 N’ayez pas peur ! lance le pape. Le Christ vit et veut que chacun de vous vive. Il est la vraie beauté et la jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie et de sens. » Voici notre traduction intégrale de ce message. Message du pape François. Très chers ! La rencontre annuelle des jeunes à Medjugorje est un temps
CettemadmoiZelle est née sans utérus, et avec un vagin pas comme les autres. Voici le récit, passionnant, de sa vie avec le rare syndrome de Rokitanski.
Servantesde Marie, notre vocation nous l'exprimons par notre nom : la Vierge Marie est notre mère et notre guide de vie spirituelle. Lieu source de la Congrégation, Notre Dame du Refuge, avec le Monastère de St Bernard, demeure un pôle d'accueil, spirituel, social et éducatif. Présentes sur 4 continents, nos communautés.
Rencontreavec Audrey Pulvar, la nouvelle co-présentatrice du Soir 3. Peu de temps après l'annonce de la décision de la chaîne, la journaliste a reçu la rédaction de revenir sur son "parcours". 28/08/2004.
Site De Rencontre 100 Pour 100 Gratuit Et Sérieux. L’itinéraire que j’avais tracé sur mon chemin de Paix est ma première réalisation durant ces trente dernières années. C’est la première trente ans que j’atteint le but que je m’étais tracé. Cette réussite est un exploit, un miraclemais aussi le fruit des personnes qui m’ont apporté aide et soutien. Pour une fois, la chance m’a sourit et la malchance m’a quiité, je ne suis plus ce loser qui a raté son époque, j’ai réussi à marquer mon but. Tout ce qui m'est arrivé durant ce parcours sera comptabilisé comme une expérience québécoise qui m’a permis de différencier Accueil et Récéption, entre mon accueil par la socité montréalaise et la réceptin dans les structures administratives, il y a tout un monde. Mon accueil par la société montréalaise était chaleureux, je ressentais de la compassion et de la sincérité. Ils m’ont ouvert leurs coeurs contrairement à ceux de la récéption administrative qui me fermaient toutes les portes. La froideur administrative» de leur accueil contraste avec la chaleur de ceux que j’ai rencontrés sur mon chemin. Les réceptions de certaines structures comme les caisses de certains locaux commerciaux et grandes surfaces ont été prises en otage par des barons de la ville de Montréal pour m’imposer leurs lois. Les scénarios appliqués dans ces endroits étaient destinés à me fausser la réalité et me signifier que je n’étais pas le bienvenu dans cette ville. Heureusement que j’ai connu les montréalais avant Montréal. L’État obscur dans lequel j’étais en arrivant à Montréal, m’a beaucoup servi pour voir plus clair» Ce Sur mon chemin, j’ai rencontré …» j’ai cité les personnes que je remercie beaucoup et qui m’ont apporté aide et soutien. Là aussi, j'étais tombé, mais la tête entre de bonnes mains. Sur mon chemin, j’ai rencontré … … une autre partie de moi même, je me suis retrouvé. J’ai retrouvé une partie qu’on m’a volée et reconstitué celle qu’on a détruit. Je ne me suis retrouvé que sur lechemin de Paix que j'avais emprunté. . C'est ce qu’il faut retenir, ma vie à Montréal n'a commencé réellement que le 05 juin 2009, à l’occasion d’un festival de Paix. Depuis ce jour, tout a été fait pour me dérouter et détourner de ce chemin de Paix que j’avais tracé. Je suis resté fidèle aux principes de celui qui a été avec moi, un Homme d’acte et de parole. Ceux qui ont les moyens, ont tout fait pour me dévier ou me couper ce chemin. Rien à faire, je n'ai pas bougé, je ne bougerai pas d’un iota et je ne reculerai pas d’un pied ou d’un pouce. Je continuerai jusqu’à ce que la vérité éclate.… ... Martin. Luke king», un brave homme de Paix qui m’a mis sur le bon chemin. - C’est le 05 juin 2009 que j’avais rompu avec les chemins tordus et j'avais entamé un chemin qui m’a ramené une certaine Paix. C’était à l’occasion d’un Festival de Paix organisé, au Parc du Portugal, par La Maison de l’Amitié » qui dispense des cours de français et d’anglais. Je m’étais inscrit dans cette école pour apprendre l’anglais et je me suis retrouvé, par la force des choses, sur ce chemin de Paix et de non violence. Je n’avais pas compris à l’époque, que cette école est sous la tutelle d’une église ménnonite. Maintenant, je peux dire que c’est une église de Paix. C’est avec une association environnementale, Vert Dulluth » Green Dulluth » que j’avais entamé mes premiers pas de bénévolat et de volontariat. J’avais effectué un reportage photos et vidéos et à la fin, j’avais déposé les armes qui ne me quittaient jamais, j’avais remis tout mon équipement photo pour changer d’objectif et entamer mon chemin de Paix et de Non violence. Aujourd’hui, avec du recul, je ne regrette pas d’avoir ce chemin qui m’a ramené la Paix, avec moi-même, avec mon entourage, mon environnement et aussi avec Dieu. Je considère que je n’ai aucun ennemi. Ceux qui m’en veulent et qui me mettent les bâtons dans les roues, je ne les connais pas et ils ont des intentions bien précises. Ils ne veulent pas que je réussisse. … À l’Itinéraire, une équipe formidable m’a aidé à reprendre confiance - Durant la même période, je m’étais inscrit, sans le savoir, je cherchais un travail partiel, à un programmed'insertion social Devenir» dans un organisme communautaire L’Itinéraire. Mon passage dans cet organisme m’a permis de prendre conscience qu’il y avait quelque chose qui se tramait autour de moi et c’est grâce à toute l’équipe qui travaille dans ce magazine que j’avais décidé de prendre les choses en mains, de ne pas baisser les bras et de continuer le chemin de Paix que j’avais entamé auparavant. À ce nouveau parcours, j’avais donné le même nom que leur magazine L’Itinéraire» C’était le 19 novembre 2009, jour de mon anniversaire. Mon challenge était Réussir», et je pense avoir réussi. … À Simo, j’ai rencontré une équipe, des amis et une famille. - J’ai eu aussi la chance de fréquenter un autre établissement SIMO» qui est un organisme d’aide à la recherche d’emploi et surtout de faire la connaissance de gens merveilleux qui représentent mon premier noyau familial, ma nouvelle famille. Je peux considérer qu’après l’Université de Montréal, c’est l’endroit où j’ai passé le plus de temps. Ce qui est vraiment remarquable et incroyable, c’est que je n’ai jamais eu le moindre problème, le moindre incident qui m’ait blessé ou touché. Je n’ai jamais entendu des propos désagréables ou choquants. Je n’avais jamais assisté à une scène blessante. Je n’avais ressenti que de la compassion et de l’entraide. Il y avait une très bonne équipe et j’étais tombé, encore une fois, entre de bonnes mains. À la réception, il y avait une québécoise qui réflétait le Québec fort, le Québec qu’on a choisi et pour lequel nous sommes venus. Je remercie cet organisme pour leur accueil et si je suis toujours sans emploi, ce n’est pas de leur faute. Si je n’ai pas pu endosser le bleu de travail, c’est parce qu’il y a des gens qui lançaient des rumeurs comme quoi je prenais trop de rouge qui troublait ma vision et diminuait mes facultés mentales. Je n’ai jamais touché à Bordeaux» Je ne savais même pas qu’i existait sous une autre forme. … À Montréal, j’ai rencontré un maire qui est devenu un père puisque je lui ai confié mes filles. Chose incroyable, au jardin botanique, il faisait un petit discours sur la Paix, il pleuvait des cordes. Subitement, la pluie s’est arrêtée, le ciel s’est éclarci, le soleil est apparu dans ce ciel qui est devenu bleu et il y a eu cette apparition miraculeuse d’un arc en ciel. Ce phénomène s’est répété à deux reprises. Je crois à ces phénomènes surnaturels, voilà pourquoi je l’ai surnommé le dieu de la vérité. Il est parti sans me dire un mot mais il m’a laissé sa ville avec ses lumières qui m’a éclairé les dessous. Il m’a laissé une vérité à tiré d'un cercle de Paix, au milieu des artisants de Paix et dans une ville de Paix. … À Yes, We Can Canada, j’ai rencontré une autre dimension c’est vrai que je ne comprenais pas ce qui m’arrivait mais j’avais l’impression que le monde s’ouvrait à mes pieds. J’étais émerveillé par la qualité des invités qui contrastait avec les lieux. Je remercie infiniment ce duo, ce couple riche en couleurs qui a pris soin de moi et je remercie toute l’équipe de YWCC. Cette période passée en compagnie de ces personne m'a beaucoup, pas sur le moment mais par la suite … À Mc Gill, j’ai rencontré une équipe qui m’a redonné du souffle Le jour où je suis passé mon téléthorax, j’ai eu la chance de rencontrer une équipe médicale qui a pris soin de moi. Leur accueil était chaleureux et cela contrastait avec ce que je vivais ailleurs. J’ai eu la chance de tomber entre ces mains blanches puisque ma santé qui était très critique s’est considérablement améliorée. Voilà pourquoi je suis resté fidèle à leur suivi. Grâce à eux, j’ai repris un second souffle qui m’a permis de ne pas abandonner et de continuer mon parcours car je n’ai pas envie de perdre. … À l’UdM, des étudiants qui m’ont donné une deuxième jeunesse Mon passage à l’Université de Montréal fut un véritable bain de jouvence mais malheureusement, certaines personnes ne l’entendaient pas de cette oreille. Trois ans après, je garde un souvenir formidabldes étudiants en sciences infirmières et un cauchemar du scénario qu’on m’avait préparé et vécu. Un scénario diabolique qui allait me ruiner mais une main Divine a modifié leurs desseins. Ce fut une bonne expérience. … À TSF, j’ai rencontré une équipe qui m’a enseigné les couleurs de la vie Dans cet organisme, toutes les couleurs étaient présentes avec toutes ses nuances. C’est grâce à toute cette équipe que ma vue est devenue chromatique et que ma vision est devenue multicolore. Cela m’a été très utile et m’a servi à continuer sur ce chemin puisque ceux qui ont voulu me faire voire de toutes les couleurs, je leur ai présenté un monde tout en couleurs. J’ai réussi à briser rmes chaines et à rompre les frontières qu’on m’imposait injustement. TSF est une véritable école. … À la bibiothèque Frontenac, j’ai rencontré bon accueil dans ma deuxième maison j’ai rencontré une équipe professionnelle et une responsable à la hauteur de sa tâche. Exactement comme dans ma première maison, il y avait des perturbateurs, des agitateurs qui m’empestaient avec leur tuberculose pour me créer des problèmes avec ma nouvelle famille comme ils l’ont fait avec ma famille. …. À un Fil, j’ai tenu bon, je me suis attaché pour ne pas perdre mon chemin et le fil de mes idées que j’ai failli perdre un certain 07 avril. …À Namur, j’ai rencontré une âme soeur» qui m’a transmis sa sagesse et m’a permis de franchir pacifiquement le mur qu’on avait dressé devant moi. Cette colombe hirondelle à réussi à me transmettre sa sagesse qui m’a rendu mon printemps. … Sur mon chemin, j’ai rencontré, un homme portant un casque aux couleurs de bordj et trainant un vélo, Nwisser, le petit montréalais, a continué son chemin en ne faisant pas attention au messaage que portait ce petit bordjien. Sur ce chemin. durant tout mon itinéraire, j’ai appris à goûter aux vertus enivrants du Rouge Bordeaux». C’était risqué mais j’avais osé. C’est ce qu’on appelle mettre du vin dans son eau pour me dessoûler puisque je suis en diète. À mes amis de Paix, je leur promets de continuer à la mettre en veilleuse et de continuer à fonctionner sous la lumière light» des 110 Volts puisque je suis diabètique. Pour les autres», ceux qui veulent me tuberculoser la vie, je leur dis que je ne peux pas vous suivre, je ne veux pas griller mes neurones et me retrouver dans l’obscurité avec votre seule et unique 220 volts. Je sais que ce 110 m’a ramené la Paix, je vais rester sur cette voie, sur ces volts. Maintenant que, grâce à l’ouverture de mon esprit , il y a la lumière qui pénètre, il est très difficile de l’éteindre définitivement à moins que … Si je ne vais pas mourir en Paix, je le ferais pour la Paix et … à chacun sa Paix! Texte écrit le 07-04-2018 et mis à jour le 20-02-2014
La grand-mère du roi du Coupé décalé » est sans voix devant la triste réalité. Dandi Lou Amenan, grand-mère de DJ Arafat, est sortie de son silence, le vendredi 16 août 2019, après la mort, le lundi 12 août 2019, de son petit-fils, des suites d’un accident de moto survenu la veille dimanche. Nous avions l’habitude d’échanger des messages sur WhatsApp. Mon petit-fils me racontait son mal être et combien de fois, il avait été abandonné par ses amis du milieu du Showbiz. Mais ces derniers temps, il a beaucoup insisté pour que je vienne à Abidjan. Je lui ai dit que je ne pouvais pas compte tenu de mon emploi du temps chargé, mais il a vraiment insisté. Il m’a dit qu’il voulait me présenter ses enfants. Il y a deux qui vivent en France et deux autres avec lui ici. Didier m’a même fait parvenir l’argent du billet d’avion et autres. J’ai finalement accepté et je me suis rapidement préparée pour prendre l’avion, le dimanche soir. On a même brièvement échangé avant que je n’embarque. C’est donc chemin faisant que j’ai appris la triste nouvelle », a confié Dandi Lou Amenan, au cours d’une rencontre, à la résidence de Dj Arafat. La grand-mère du roi du Coupé décalé » est sans voix devant la triste réalité. Elle a donc décidé de rester au domicile de son défunt petit-fils, comme il l’aurait souhaité, pour recevoir les condoléances. Selon Dandi Lou Amenan, Arafat savait qu’il partait. Je me suis finalement convaincue qu’il voulait que je vienne l’enterrer car comme avait-il l’habitude de dire, je suis son seul soutien. Nous étions très proches. Il voulait que je sois là , près de lui, pour lui témoigner mon affection et lui dire qu’il n’a rien à craindre là où il se trouve désormais. Didier m’a vraiment eue », a-t-elle fait savoir. Georges KOUAME Stg
Par Rowena Slusser de SaveThe1 - Traduit par Campagne Québec-Vie Je partage mon histoire pour chaque fille qui vit dans le silence, et afin que toute personne comprenne que chaque vie a une valeur et mérite d’être protégée. J’ai été conçue d’un viol incestueux entre un père et sa fille. Ma mère, Becca, a été battue et abusée sexuellement par son père tout au long de son enfance, et elle avait 15 ans quand je suis née. Un médecin lui a proposé un avortement, et lui a demandé si elle avait été une mauvaise fille », ce à quoi elle a répondu par la négative elle ne comprenait vraiment pas ce que son père lui avait fait. Ce médecin n’a pas su l’aider à se libérer de sa situation d’enfant battue. De même, les services de protection de l’enfance n’ont pas su protéger ma mère, malgré qu’ils aient été appelés par les autorités scolaires, alors que ma mère leur avait dit à l’école ce qu’elle subissait. L'article continue ci-dessous... Consultez quotidiennement Culture de Vie, un site de nouvelles sur la foi, la famille et la vie, de Campagne Québec-Vie Cliquez J'aime » si vous êtes pro-vie ! Abonnez-vous à notre chaîne Youtube ! Ils l’ont envers et contre tout renvoyée chez elle ; son père continua ensuite à abuser d’elle pendant quelques années. En dépit de la pression à avorter qu’elle subissait, dès qu’elle a su qu’elle était enceinte, elle comprit qu’une vie était bien présente en elle, une vie qu’elle ne pouvait pas tuer, elle refusa donc l’avortement, et choisit de me donner la vie. Au moment de ma naissance, ma mère disait qu’elle m’aimait comme on aime une poupée, mais elle ne savait pas comment prendre soin de moi. Ce sont finalement ses parents, Ruben et Rosa, qui, seuls, m’ont élevée jusqu’à ce que j’aie environ quatre ans. C’est à ce moment-là que Becca m’a dit qu’elle était ma mère. Comme je ne l’ai pas crue, j’ai demandé à Ruben et Rosa si c’était vrai, et ils m’ont confirmé qu’il s’agissait de la vérité – ils m’ont dit que ce que Becca m’avait dit était vrai, et qu’elle était réellement ma mère. Je me rappelle de ce sentiment de confusion intense qui m’habita alors, et pour m’aider à m’y faire, je décidai d’appeler Rosa Maman » ou Mamma », et Becca Becky » ou mère ». Je me souviens d’avoir été mal à l’aise en public Becca était, pour tout le monde, ma sœur. En fait, il est vrai que je voyais toujours Becca comme une sœur et une amie, alors que je savais bien qu’elle était ma mère. Mon plus vieux souvenir de maltraitance remonte à l’âge où j’étais encore un bébé. Mon père, Ruben, a commencé à abuser physiquement et sexuellement de moi aux alentours de l’âge d’un an, et a continué jusqu’à mes 10 ans. Une fois, même, ma grand-mère Rosa l’a surpris, et l’a menacé de divorcer s’il recommençait, mais j’avais bien trop peur de lui dire ce qui se passait. Je savais que ce qu’il faisait était mal, bien que je n'étais pas encore capable de mettre des mots sur ses agissements. Ce que je savais, c’est que ce qu’il me faisait me dérangeait, et que je n’aimais pas ça. Il était physiquement impressionnant il pesait plus de 150 kg, et violent ; il me terrifiait. Je me sentais salie, dégoutante, et honteuse. J’ai énormément de souvenirs d’abus sexuel en tête, et l’évocation de chacun d’entre eux s’accompagne d’une très grande souffrance. Ma jeune mère n’a pas fait de son mieux pour me protéger. Je me rappelle de l'une des fois où elle me protégea, à l’âge de huit ou neuf ans. Mon père était en colère contre moi parce que je n’avais pas correctement fait une tâche ménagère, et ma mère Becca m’avait dit de me cacher sous l’évier et d’être la plus silencieuse possible. Je l’ai écoutée, mais je me suis sentie coupable, car je savais ce qu’il allait lui faire. Évidemment, il l’a battue à ma place. J’ai pu l’entendre et le voir à travers un petit trou. A certains moments, elle aurait pu me demander s’il me dérangeait ». Je sais que j'aurais répondu à la fois oui et non. Elle m'aurait demandé si je voulais rester si jamais elle partait, et je lui aurais dit que je voulais définitivement qu’elle parte ! Finalement le 16 novembre 1988, elle m’a fait quitter l’école avec l’aide de notre sœur aînée, Rachel. Ma mère et moi partîmes avec des amis de la famille à Plainview, Texas, et il s’est depuis passé sept ans avant que je revoie mon père ou ma grand-mère. Dans les mois qui ont suivi mon déménagement, ma mère m’a dit la vérité – mon père avait également abusé d’elle sexuellement, et j’étais le fruit de ce viol. Cela ne m’a pas choquée, parce que j’ai toujours eu le sentiment qu’il lui avait infligé la même chose qu’à moi, mais je me suis sentie terriblement confuse, dégoutante, honteuse, et bonne à rien, et je me demandais comment ma mère pouvait réellement m’aimer. Plainview devait être pour moi un nouveau départ, mais malheureusement, nous nous sommes retrouvées à nouveau dans la spirale de maltraitance. Ma mère a rencontré mon beau-père à l’église, c’était un séducteur. Ma mère est tombée folle amoureuse de lui. Je ne me rappelle plus exactement quels étaient mes sentiments à son égard, mais je me souviens que je n’appréciais pas qu’il s’accapare ma mère. Peu de temps après mes 11 ans, il demanda à ma mère de me laisser passer une nuit avec lui et ses filles, et elle prit son plus jeune fils. Cette nuit-là , mon futur beau-père abusa sexuellement de moi. J’ai essayé de le dire à ma mère, mais l’église à laquelle nous allions la conseillait mal, et m’accusait. Suite à cela, je me sentie seule et piégée, la maltraitance sexuelle perdurant cinq années durant. A l’âge de 13 ans, je suis tombée enceinte de mon beau-père, mais je ne réalisais alors pas que je l'étais, car je ne comprenais pas ce qui arrivait à mon corps, et maintenant que j’ai vécu quatre fausses couches dans ma vie, je sais que j’étais enceinte de lui, et que ça s’était terminé en fausse couche pour le bébé. Il m’avait dit que si je tombais enceinte, il me forcerait à avorter. Jusqu’à mes seize ans, j’ai été piégée dans une relation très destructrice avec mon beau-père. Il avait l’esprit vicieux et me disait des choses très étranges il voulait se marier avec moi et il voulait que j’élève mes jeunes sœurs et mon frère. J’ai prié pour que cela se termine ! Je me disais que j’allais étouffer de l’intérieur. Ma libération approchait, mais à ce moment-là , je l’ignorais. Ma famille a commencé à fréquenter une nouvelle église. Cette église fut ce chemin de liberté que Dieu avait tracé pour me libérer de ces abus. Un jour, en juin 1994, ma mère surprit mon beau-père en train de me violer. La sensation d’abattement était si intense que j’en suffoquais. J’étais persuadée que ma mère allait me mettre à la porte, mais le jour suivant, elle vint avec notre pasteur et lui raconta ce qui s’était passé. A ce moment-là , le pasteur appela la police. La porte de ma cellule était ouverte ! Il fut accusé et arrêté, mon beau-père et ma mètre divorcèrent, et les jurés le déclarèrent coupable, mais le procureur négocia un aménagement de peine, et il passa donc 10 ans en que certains dirent que c’était justice, je me rappelle à cette période avoir été vraiment en colère je n’avais pas eu mon mot à dire durant le procès, je voulais que ma voix soit entendue. Finalement, après toutes ces années, j’ai l’opportunité d’être entendue ! J’ai survécu aux assauts sexuels et aux viols de mon père biologique, de mon oncle, de mon demi-frère, de mon beau-frère, et d’autres hommes. La guérison a commencé à venir quand j’ai cherché conseil. A l’âge de 19 ans, j’ai rencontré mon futur mari. Il fut le premier homme à me traiter avec respect et dignité. Nous avons été en couple pendant deux ans avant notre mariage en octobre 1999, et il a été mon plus grand soutien. Tandis que mon mari était à l’extérieur pour une mission dans la marine, j’avais 22 ans, j’ai été violée par un étranger ayant pénétré par effraction à mon domicile alors que je dormais. J’ai tout fait dans les règles de l’art – je me suis rendue à l’hôpital où nous avons signalé les faits à la police, et les tests scientifiques conseillés en cas de viol ont été réalisés. On m’a proposé la pilule du lendemain, que j’ai refusée, connaissant les risques encourus. Le coupable n’a jamais été retrouvé. Mon mari est rentré à la maison dans les 48 heures qui ont suivi le viol, et nous avons déménagé pour les raisons que vous devinez. Un mois après, un test de dépistage de grossesse revenait positif. J’avais peur, et je me sentais seule. Mon mari était à nouveau à un entrainement. Je me suis rendue à une clinique obstétrique, ne sachant pas bien la différence entre une structure d’accompagnement à la grossesse pro-vie, et une clinique prônant et promouvant l’avortement. Dans cette clinique, on m’a fortement encouragée à avoir recours à l’avortement – particulièrement parce que j’étais tombée enceinte suite à un viol. J’étais terriblement choquée et horrifiée. Je leur ai dit que je ne voulais pas avorter, et j’ai rapidement quitté la structure. J’ai dit à mon mari que j’étais enceinte, et je lui ai demandé s’il était d’accord pour élever l’enfant avec moi. J’avais tellement peur qu’il me dise non ! Il m’a dit que j’étais moi-même le fruit d’un miracle, et que cet enfant était aussi un miracle, et qu’il aimerait cet enfant comme s’il s’agissait de son propre enfant. C’est à ce moment-là que je me suis sentie en sécurité et protégée, mais en même temps, j’avais l’impression de ne pas mériter cet amour si inconditionnel. Le mois suivant, j’ai commencé à avoir des saignements, il s’agissait soit d’une fausse couche, soit d’un test de grossesse faussement positif. J’avais accepté le fait de porter cet enfant, et je me sentais triste à l’idée que la vie de cet enfant s’était envolée. J’ai eu quatre fausses couches, et les médecins m’ont dit que mon patrimoine génétique perturbé par ma conception particulière me rendait plus susceptible aux fausses couches. Heureusement, mon mari et moi avons eu deux enfants en bonne santé. Mon chemin de guérison m’a demandé énormément de travail, mais cela valait le coût. Dieu m’a fait le don de beaucoup de grâces ! Je me suis réconciliée avec mon père biologique avant qu’il ne meure, et je lui ai pardonné. J’ai travaillé avec ma mère pour reconstruire notre relation brisée. Je suis une chrétienne et je trouve mon Espérance en Jésus Christ. Je suis parvenue à trouver la paix au sujet de ma conception et je peux à présent dire qui je suis par Celui qui m’a créée. J’ai partagé mon histoire en tant que témoin pro-vie dans des groupes d’églises, des groupes de jeunes, des groupes d’étudiants, dans les médias, et j’ai témoigné devant l’assemblée législative de l’État. J’ai le désir de parler de la valeur de la vie – et même de de ces vies qui, comme la mienne, ont été conçues de manière incestueuse, ou pendant un viol. Puisque je vois maintenant ma vie comme un cadeau précieux qui m’a été donné, je souhaite que toutes les vies qui ne sont pas encore venues au monde puissent être préservées de l’avortement, et je veux que chaque enfant puisse être protégé des agressions sexuelles. Cela fait 16 ans que mon mari Casey et moi sommes mariés. Nous avons deux beaux enfants – un fils et une fille. Ma famille et moi faisons partie d’une association de croyants en Christ. Cet automne, je serai à la Liberty University et j’aurai mon diplôme universitaire en politique – Western Legal Traditions, ce qui me permettra de poursuivre des études de Droit. Mon objectif est de devenir une avocate spécialisée dans les questions constitutionnelles afin de défendre les droits des enfants à naître, ainsi que ceux conçus de manière incestueuse ou au cours d’un viol. J’ai le projet d’être plus active dans le groupe de support Yahoo dédié aux personnes conçues ou tombées enceintes de cette manière. Je sais que Dieu m’appelle à utiliser mon histoire afin de donner un message d’espérance et de guérison à d’autres, et pour témoigner de Sa bonté dans ma vie ! Biographie Rowena Slusser est une femme et mère au foyer de deux enfants. Elle est disponible pour témoigner et est une bloggeuse pro-vie pour le site SaveThe 1, duquel cet article est tiré. Elle est joignable à [email protected], et tient également à jour un blog Consultez Culture de Vie, un site de nouvelles sur la foi, la famille et la vie, de Campagne Québec-Vie
Ôsaka Naomi, célébrité mondiale du tennis, est une femme forte à la fois sur le terrain et en dehors, faisant parler d’elle aussi bien pour ses quatre titres de Grand Chelem et pour son salaire record que pour ses déclarations poignantes sur les inégalités raciales et sur les questions de santé mentale. À ses côtés dans toutes ses épreuves, se trouve sa mère, Ôsaka Tamaki, avec qui nous avons pu nous entretenir à l’occasion de la sortie de son autobiographie. Évoluer ensemble La superstar du tennis japonais Ôsaka Naomi a récemment pris une importante décision pour sa carrière en décidant de quitter l’agence de talent IMG pour lancer sa propre entreprise, Evolve, avec son agent Stuart Duguid. Les experts ont beaucoup spéculé sur ses motivations potentielles, mais sa mère Tamaki a son propre avis sur la question. En faisant partie d’une grosse agence, elle se limitait », déclare-t-elle. Aujourd’hui, elle est son propre patron, elle peut donc faire ce qu’elle veut. » Elle ajoute en riant Naomi aime être aux commandes de sa vie. Elle tient ça de moi ! » Le livre d’Ôsaka Tamaki, intitulé L’autre bout du tunnel » Tunnel no mukô e Arrivée à un tournant de sa vie, Tamaki a récemment écrit son autobiographie, Tunnel no mukô L’autre bout du tunnel », qui touche des aspects déterminants de sa vie tels que son enfance à Hokkaidô, son mariage avec Leonard Francois, Américain d’origine haïtienne, ainsi que la manière dont elle a élevé ses deux filles dans le but de devenir des joueuses de tennis professionnelles. Son livre raconte l’histoire courageuse et inspirante d’une femme japonaise bien décidée à vivre sa vie comme elle l’entend. Je me suis récemment entretenue avec Tamaki dans sa maison en Floride afin de discuter de son ouvrage, de sa famille, ainsi que de ses futurs projets. YAMAGUCHI NAOMI Vous avez un agenda bien rempli. Comment avez-vous rassemblé l’énergie nécessaire à l’écriture d’une biographie aussi révélatrice ? ÔSAKA TAMAKI La première chose que j’ai faite, c’était tout simplement de regarder toutes mes anciennes photos et vidéos. Elles m’ont ramenées à différentes étapes de ma vie, et ainsi, quand j’ai commencé à écrire, les mots sont sortis tout seuls. Il y avait de nombreux évènements à couvrir, mais j’ai senti qu’il m’était nécessaire de tout raconter. Ôsaka Tamaki à droite avec son mari Leonard Francois et sa fille de quatre ans, Mari, devant leur petite boutique de vêtements importés, dans la ville d’Osaka. Fascination pour Serena et Venus Il est bien connu que votre époux Leonard n’était encore qu’un novice en tennis quand il a commencé à coacher Mari et Naomi dès leur plus jeune âge. Il avait été inspiré par l’histoire de Richard Williams, qui lui non plus n’avait pas de grandes connaissances dans ce sport quand il a fait ses débuts en tant qu’entraîneur pour ses filles Serena et Venus. Cependant, j’ai été surpris par une des révélations de votre livre. Vous dites en effet que votre mari a commencé l’entraînement de votre fille aînée Mari alors qu’elle n’était encore qu’un nourrisson. C’est vrai qu’il l’a notamment aidée à développer son équilibre et la force de son tronc, mais il s’agissait alors seulement de jeux, et non pas d’un quelconque entraînement. Il a toujours été beaucoup plus intéressé par le sport que moi. À l’époque, il faisait souvent du foot, du basket, du vélo et de la course. Il rêvait déjà très certainement de faire de nos enfants des athlètes. Mais lorsque les soeurs Williams sont montées sur le devant de la scène, cette vague idée s’est transformée en objectif concret. Mari avait 3 ans et Naomi approchait de sa deuxième année lorsque Serena Williams a remporté son premier US Open à l’âge de 17 ans. Après avoir vu Venus gagner le titre l’année suivante, vous et votre mari avez décidé d’élever vos filles dans l’objectif de devenir joueuses de tennis professionnelles. Qu’est-ce qui vous a inspiré chez les sœurs Williams et dans ce sport ? Nous étions fascinés par Serena et Venus. Deux sœurs adolescentes noires, dans un sport alors dominé par des athlètes blanches, voyageaient autour du monde, rencontrant toutes sortes de gens, faisant l’expérience de nouvelles cultures. C’était une vie dont la plupart des filles de leur âge ne pouvaient que rêver. J’ai honnêtement eu l’impression que joueur professionnel de tennis était un métier idéal. Naomi, âgée de seulement trois ans, s’entraîne avec son père Leonard dans un terrain public de tennis à New York, suite au déménagement de la famille dans cette ville. Ce style de vie, fait de voyages et de rencontres autour du monde, était une motivation encore plus forte pour nous que l’argent, même si cela a aussi joué dans notre décision, puisque nous avions alors beaucoup de mal à joindre les deux bouts. À l’époque, j’aidais mon époux avec sa boutique de vêtements importés tout en travaillant à temps partiel au centre d’appel d’une société de vente par correspondance. On ne parvenait à dormir que trois heures par nuit. Mais le fait de regarder les prouesses des sœurs Williams nous permettait d’oublier tous nos soucis en rêvant d’un meilleur futur pour nos petites filles. Nos espoirs étaient particulièrement élevés pour Mari, qui était déjà très athlétique pour son âge. Les deux sœurs Mari à gauche et Naomi exhibent fièrement leurs trophées de première place d’un tournoi régional junior de tennis. Timide mais déterminée Naomi se présente souvent comme une personne timide et introvertie, mais elle a su toutefois utiliser son statut de superstar pour attirer l’attention du public sur les problèmes sociaux. En 2020, elle a fait passer un message fort sur les injustices raciales en affichant son soutien au mouvement Black Lives Matter, et en 2021, elle ne s’est pas présentée à certaines conférences de presse afin de mettre en lumière les problèmes de santé mentale des athlètes. Quelle est votre opinion en tant que mère ? Elle est en effet d’une nature très timide. Sans plaisanter, elle avait tendance à passer tout son temps libre à la maison, jouant aux jeux vidéo ou discutant avec sa sœur. Son succès lui a toutefois permis de rencontrer diverses personnes, dont notamment son petit ami ainsi que des personnalités du monde sportif ou d’autres domaines, ce qui l’a progressivement fait sortir de sa coquille. Elle reste farouchement indépendante. L’idée de porter des masques portant les noms de victimes de crimes racistes ou de violence policière lors de l’US Open venait entièrement d’elle. Plusieurs personnes autour d’elle avaient exprimé leurs craintes de potentielles répercussions, mais loin de la dissuader, cela a encore plus renforcé sa détermination à le faire. Sur ce point, elle est comme moi. Lui dire de ne pas faire quelque chose ne fait que la motiver davantage. Ôsaka Naomi porte un masque à la mémoire de Ahmaud Arbery, un homme noir assassiné dans le cadre d’un crime de haine, afin de protester contre les injustices raciales suite à sa victoire au troisième tour de l’US Open, le 4 septembre 2020 AFP/Jiji. Il n’y a pas qu’un seul chemin vers le succès » Que faites-vous maintenant que Naomi a gravi tous les échelons du tennis et que Mari s’est éloignée de ce sport ? J’ai entendu dire que vous étiez en train de construire un jardin d’enfants et une école à Haïti. Oui, nous investissons beaucoup de temps et d’énergie dans ce projet. Nous sommes en fait en train de bâtir sur un jardin d’enfants établi par un groupe de bénévoles que nous avions monté quand nous habitions à Osaka. Il s’est désormais développé en académie de tennis, avec des terrains, le jardin d’enfants et l’école, ainsi qu’un grand dortoir. Nous avons plus de 200 élèves entourés par une équipe dédiée d’enseignants, d’entraîneurs, et bien évidemment de gardiens et d’agents d’entretien. C’est désormais une véritable petite communauté. Notre rêve est d’y entraîner les joueurs professionnels de tennis de demain. En ce moment, un des garçons de notre académie étudie dans un lycée d’Osaka. Nous espérons continuer ainsi et offrir à plus d’étudiants la possibilité d’étudier et de s’entraîner dans d’autres pays. Cependant, il est assez complexe, que ce soit d’un point de vue financier ou logistique, d’envoyer des jeunes haïtiens vivre à l’étranger. Nous nous confrontons actuellement à la question du financement de ces programmes d’échange et nous débattons de la meilleure manière de soutenir nos étudiants quand ils sont à l’étranger. Il y a de nombreux obstacles à surmonter, mais nous sommes déterminés à faire des rêves de nos étudiants une réalité. Naomi est une modèle pour les enfants de Haïti, du Japon et d’ailleurs. Son histoire montre aussi aux parents que des éléments tels que la nationalité ou le contexte familial ne sont pas des barrières à l’éducation dès le plus jeune âge dans le but d’être athlète professionnel. Que dites-vous aux mères et aux pères qui portent en eux de tels espoirs pour leurs enfants ? Je leur dirai de se montrer flexible dans leurs efforts pour atteindre cet objectif. Il n’y a pas qu’un seul chemin vers le succès. Nos décisions reflétaient souvent notre situation financière difficile. Mais quelqu’un ayant un peu plus d’argent et de relations aura sans doute d’autres options à sa disposition. Le plus important, c’est de vous investir à 120 %, quelle que soit l’approche que vous choisissiez. Les choses ne fonctionneront pas toujours comme prévu, mais si vous êtes entièrement dédiés à la tâche, vous pourrez faire face aux inévitables problèmes qui surviendront, et vous aurez de biens meilleures chances d’atteindre votre but. Il faut quand même toujours prendre du recul. Décider d’élever votre enfant dans le but d’être tennisman professionnel ne vous donne pas pour autant le droit de mettre toutes vos attentes sur le dos de votre garçon ou de votre fille. J’ai vu de nombreux parents trop compétitifs réprimander leurs enfants pour avoir perdu un match, et même balancer leur sac de tennis à travers le terrain dans un mouvement de rage incontrôlé. Vous risquez d’étouffer votre enfant en vous concentrant uniquement sur la victoire. Plutôt que de tout de suite viser la gloire, il est préférable pour les jeunes athlètes de rester humbles et déterminés. Tamaki à gauche et son mari Leonard posent avec leur fille Naomi en septembre 2019 après sa victoire au Toray Pan Pacific Open qui s’est tenu à Osaka. Photo de titre Ôsaka Tamaki posant avec ses deux filles Naomi [droite] et Mari. Toutes les photos sont d’Ôsaka Tamaki, sauf mentions contraires
Ma grand-mère n'était pas une femme à mentir. Elle s'en tenait aux fées. Elle témoignait. C'est tout. De ce qu'elle avait connu ou entendu dire. De source sûre. Intarissable. Les Pellerin et les Philibert sont les deux familles fondatrices de Saint-Elie-de Caxton, un village rempli de légendes, en Mauricie, au Québec. Six générations depuis 1865 ! Bernadette, née Philibert, en 1906, a eu 13 enfants en vingt ans. Trois sont morts très jeunes. Elle s'est retrouvée veuve à l'âge de 40 ans avec dix bouches à nourrir. Rien que de pouvoir tenir tête, cette femme exceptionnelle se fabriquait déjà une "légende" d'elle-même. La famille était pauvre. L'aîné des fils a relevé l'entreprise paternelle de bûcheronnerie, pour faire vivre la maisonnée. Ma grand-mère était rassembleuse. Même si deux membres de la famille ne se parlaient plus pour une broutille de tasse à sucre, tout le monde devait être réuni à Noël. Bernadette était une femme de mémoire Soixante-quinze personnes autour du sapin ! Elle commençait à préparer les biscuits dès le mois d'octobre. Le soir du réveillon, ça chantait et ça contait. Mes tantes jouaient du piano, chacune ayant sa tonalité pour s'accorder avec l'un de mes oncles chanteurs. Je faisais partie de la tablée des enfants. On attendait son tour pour manger en servant ceux qui étaient assis et en faisant la vaisselle. Les festivités se prolongeaient jusqu'au Jour de l'An, voire à l'Épiphanie. Bernadette était une femme de mémoire. Dans son grenier, elle gardait tout des couettes de cheveux, des manteaux d'enfants, des râteaux en bois, des barattes à beurre, des jouets en tôle, des livres d'école Le plaisir que j'avais à grimper avec elle jusqu'en haut ! Combien j'avais hâte entre les épisodes ! Chaque objet réveillait une histoire à conter les assiettes à tarte, c'était les promesses que Méo le "décoiffeur" du village avait tenues le jour où il avait eu peur de mourir ; un paquet de cartes tout neuf sans dame de pique évoquait l'incroyable rencontre de la belle Lurette, le jour de la Toussaint. Ma grand-mère classait, nettoyait, reclassait, racontait Parfois j'avais le droit d'aller chercher la boîte de photos. Une même image pouvait déclencher des anecdotes différentes. C'était aussi psychédélique d'écouter ses histoires que les chansons de Pink Floyd ! Ma grand-mère tenait aussi une sorte de journal de bord dans de vieux carnets. Elle notait tout. Même son taux de diabète et celui de sa fille Clémence ! Je suis devenu conteur sans m'en apercevoir Elle enregistrait les chansons du réveillon sur des cassettes qu'elle conservait, année par année, dans le bas du piano. Elle s'installait dans sa cuisine sur une chaise berçante, devant la fenêtre, sa fille Clémence à ses côtés. Toutes deux tricotaient les couvertures offertes, selon la tradition, à chaque naissance. Elles parlaient du quotidien, et tout à coup la conversation s'envolait. C'était grand et ça emmenait loin. Je buvais à sa bouche. Et puis, soudain un coup de téléphone, une odeur de brûlé, et l'histoire s'interrompait. En 1990, à l'occasion du 25e anniversaire de Saint-Elie-de-Caxton, le village est devenu la cible des historiens. Ma grand-mère possédait des documents que personne ne connaissait. Tout le monde était pendu à ses lèvres. Quelques années plus tard, alors que j'étais étudiant en littérature, je suis devenu guide touristique du village. J'ai fait des recherches sur les dates, les noms, l'architecture. Et j'y ai injecté tout ce que j'avais absorbé au contact de ma grand-mère. Comme les touristes veulent avant tout des histoires, je suis devenu conteur sans m'en apercevoir. Ma grand-mère, elle, n'avait pas conscience d'être une conteuse. Elle voulait conserver une trace, convaincue que l'éternité se trouve dans la mémoire. Un jour de l'année 1994, ma grand-mère est passée de vie à mémoire. J'avais 17 ans. Mon premier vrai deuil. Ma première rencontre du vrai jamais. Bernadette s'est "légendifiée", devenant ainsi une étoile dans le ciel du village, comme les autres personnages de mon spectacle. La vie après la mort » Recueilli par France LEBRETON L'Arracheuse de temps , en tournée du 26 janvier au 25 mars 2011. Les dates sont disponibles sur le site texte est édité chez Sarrazine éditions, 144 p., 20 euros.
chemin faisant j ai rencontré grand mere